Dans un pays où on rogne sur les APL, on fait soudainement mine de s’offusquer parce que des étudiantes effectuent des prestations sexuelles contre de l’argent ou en échange d’un logement « gratuit ». À une époque où on flique les chômeurs, où les parents peuvent de moins en moins financer les études de leurs enfants, où les bourses sont compliquées à obtenir, où postuler pour le moindre job étudiant relève du parcours du combattant, où on réclame un bac +5 pour des boulots de merde sous-payés avec des emplois du temps incompatible avec les horaires de cours…
Le "rapport de force" entre prostituées de rue et les clients restants a "changé", ces derniers ayant désormais "plus de pouvoir", déplore Tim Leicester, coordinateur du Lotus bus de Médecins du monde, qui sillonne Paris pour faire de la prévention auprès des travailleurs et travailleuses du sexe.
Preuve de la "dégradation de leur condition", le nombre de prostituées victimes de violences qu'accompagne MDM a "doublé" en 2016 par rapport à l'an passé, note-t-il
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Tim Leicester, lui, préfère retenir les "campagnes de répression" visant les prostituées parisiennes depuis six mois avec "contrôles d'identité" et envoi en centre de rétention pour celles en situation illégale. Quand la loi devait initialement faire d'elles des "victimes".
Et de tempêter: le volet social du texte n'était qu'un "cache-misère" pour "masquer son véritable objectif : la répression."
Ce n'est une surprise pour personne étant donnée qu'en suivant le modèle abolitionniste suédois on obtient les mêmes résultats.
« Sous prétexte de contrôle de papiers, et parce que leur seule présence est interprétée comme du racolage, les travailleuses de Belleville se voient physiquement immobilisées, les photocopies de leurs papiers déchirés, leurs visages pris en photo, et subissent des menaces d’expulsion.
Certaines se voient même re-contrôlées à peine quelques secondes après s’être fait déchirer les photocopies de leur papiers, par le même policier, qui peut ainsi arguer que la travailleuse n’a pas de papiers… »
"Il y aurait donc les prostitués, toujours bannis et rabaissés au rang de salopes, putes et gigolos malsains à jeter au caniveau, dangereux même pour les personnes handicapées, et les autres, les êtres au cœur d’or, prêts à se sacrifier, à se purifier même, au contact aseptisé de handicapés monstrueux."
« La solution c'est d'améliorer les conditions de travail, d'exercice des personnes prostituées pour qu'ensuite elles puissent continuer ou non ce travail si elles le désirent »
« Les « débats » sur le travail sexuel sont souvent prétextes à un déferlement de violence de la part de celles et ceux qui ont compris que pour faire disparaître une catégorie de la population, il faut commencer par trouver les moyens de la faire taire, de discréditer sa parole. En effet, dès que, nous, putes, revendiquons le droit de l'être, le droit d'exercer notre profession en toute légalité, en toute sécurité, nous nous faisons taxer de « minorité », comme si à elle-seule cette appartenance devait discréditer nos revendications. »
Comme d'hab' Osez le féminisme qui pratique la méthode Coué: « La prostitution c'est de la violence » et qui se voila complètement la face sur les libertés individuelles.
Et une directrice de recherche du CNRS qui donne le point de vue règlementariste, qui ne nie pas la violence présente dans ce métier mais qui est bien consciente que c'est du à la clandestinité forcée du milieu prostituteur et pas au métier.
Abolir la prostitution au prétexte que les prostituées subissent des violences c'est comme vouloir interdire les couteaux au prétexte que ça peut servir d'arme pour tuer des gens.