La crédibilité de la parole d’Adèle Haenel est donc le produit de conditions sociales très improbables. L’une des vertus de ce cas exceptionnel est de mettre au jour, en creux, les obstacles structurels qui pèsent sur la prise de parole de la très grande majorité des victimes de violences sexuelles, et sur le traitement (médiatique, politique, juridique…) de ces prises de parole. L’actrice n’a cessé de le répéter : c’est son statut social qui l’a placée en position – et en responsabilité – de parler au nom de celles qui ne peuvent parler ou être entendues.
Le féminisme libéral a échoué à décrire suffisamment l’interaction entre le Genre et le genre. Beaucoup de commentateurs trans-libéraux supposent simplement que le genre est inné et anhistorique, une position que nous, en temps que féministes matérialistes et radicales, ne pouvons accepter, étant donné qu’elle implique que, d’une manière ou autre, l’ordre genré existant est lui aussi inné, anhistorique, et inévitable. Il faut que notre réponse à la question «Qu’est-ce-que ça veut dire d’être une femme» soit plus nuancée que «une femme est une personne qui se ressent femme, probablement à cause de sa physiologie/neurologie/ de son ADN féminine.»
A mon sens, c’est l’un des plus gros scandales de l’histoire du sport. On essaie d’imposer un contrôle sur le corps des femmes. Ce n’est pas nouveau. Dès que les femmes ont voulu faire du sport, on a contrôlé les épreuves qu’elles étaient autorisées à pratiquer, on a scruté leur corps, on a contrôlé leurs organes génitaux. Finalement, toutes les femmes sont perdantes.
Je vais t’énoncer un truc : Le féminisme cis est transphobe. Le féminisme cis essentialise la masculinité et considère qu’elle laisse une trace indélébile sur toute les personnes qu’elle touche. Cette trace, je la soupçonne d’être une trace de testo.
Où l'on découvrira que le patriarcat c'est pas les hommes qui exploitent les femmes mais les hommes cisgenres qui exploitent les non-hommes cisgenre.
Il n’y a pas d’un côté le faux, les fards, les paillettes et la parodie et de l’autre, le vrai, l’authentique, le naturel, c’est-à-dire le modèle de la parodie. Finalement, un homme lambda, avec le moins d’oripeaux possibles de la masculinité, juste la façon dont il se regarde le matin dans la glace, la façon dont il va disposer son corps dans le métro, la façon dont il va marcher, poser son regard, etc…, est toujours déjà dans la performance de genre. Sa masculinité, c’est une identité, un rôle qu’on lui a fait incorporer : c’est donc aussi de la parodie.
Nous ne sommes pas votre sujet de débat !
La vie des lesbiennes, des bies, des trans et de toutes les femmes qui souhaitent procréer ne sont pas des sujets « sociétaux » méritant d’être soumis à des « débats citoyens ».
L’autonomie des femmes ou des personnes trans ainsi que la libre disposition de leur corps n’est pas une question éthique et n’a pas à faire débat.
C’est une réalité pour les femmes que d’avoir à composer sans cesse avec le sexe forcé au cours d’une vie normale. Le sexe imposé, habituellement le coït, est un enjeu central dans la vie de chaque femme. Elle doit s’y plaire ou le contrôler ou le manipuler ou y résister ou l’éviter ; elle doit développer une relation au sexe imposé, à l’insistance masculine sur le coït. Les femmes vivent dans un contexte de sexe forcé. C’est la réalité, par-delà toute interprétation subjective.
-- Andrea Dworkin.
Imaginez que vous marchez dans une crotte de chien. Votre chaussure sera souillée parce que dans notre société, un excrément est culturellement considéré comme quelque chose de sale, de puant et qui nous salit si on le touche.
[…]
Un homme peut baiser la terre entière ; son pénis sera considéré aussi frais qu’au premier jour. Il peut avoir violé des dizaines de femmes c’est encore elles qu’on considérera comme souillées sans jamais admettre que donc c’est bien lui la salissure.
Social media is exactly the right place for #MeToo to play out. In fact, it’s the only place it ever could. The frequent invocation of due process ignores just how inadequate the American legal system is for protecting women against sexual violence and harassment. It is precisely because the courts of law and other traditional avenues of recourse have failed women that they’ve turned to the internet and the court of public opinion.
aka. Une bouse à peine meilleure que le « Mes chers compatriotes » sur Chouard.
Déjà partir de Weinstein et de BalanceTonPorc qui sont des dénonciations de viols et d'agressions sexuelles pour faire un épisode sur… le harcèlement de rue c'est genre mais hyper faible comme angle. Parce qu'à part être deux expressions distinctes du patriarcat ça n'a absolument rien à voir.
Du coup le contenu est non seulement d'une pauvreté abêtissante mais laisse à penser que les rapports femmes/hommes sont affaire de séduction. Paye ton hétéronormativité.
Le pompon est atteint sur la fin avec le point « les féministes baisent mieux » Vraiment ? C'est ça l'intérêt du féminisme pour les mecs ? L'accès à du sexe de meilleure qualité ? Ben niquez vous tous seuls, c'est pas demain la veille que vous trouverez une féministe qui voudra vous supporter.
Nous pourrions dire, en lisant Weber avec Butler, que la masculinité est à la société ce que l’Etat est à la nation : le détenteur et l’usager légitime de la violence. Cette violence s’exprime socialement sous forme de domination, économiquement sous forme de privilèges, sexuellement sous la forme de l’agression et du viol.
Depuis l’exposition de cette problématique dans le débat public avec l’affaire Weinstein, Manuel Valls n’a pas pris publiquement position. Il faut dire qu’en 2011, à l’occasion de l’affaire Dominique Strauss-Kahn et du Sofitel, ce dernier était extrêmement bienveillant à l’égard de son coreligionnaire du PS, allant même jusqu’à dénoncer l’atteinte à la présomption d’innocence faite par les médias. Et il aura fallu que les révélations d’agressions sexuelles portent sur Tariq Ramadan pour que Manuel Valls sorte de l’ombre et s’inquiète du sort fait aux femmes. Une indignation à géométrie très variable, donc.
What that and other explanations do not necessarily make clear, however, is that prior to making that fingerprint, a worker from Facebook’s community operations team will actually look at the uncensored image itself to make sure it really is violating Facebook’s policies.
CES CONS LÀ ILS VALIDENT MANUELLEMENT LES IMAGES QUE LES GENS[^1] VONT LEUR ENVOYER.
Il est temps plus que temps d'annuler Facebook.
[^1]: Surtout des meufs, parce que je rappelle que, comme la totalité des agressions sexistes, ce sont des mecs qui commettent les agressions et c'est aux meufs qu'on demande de se protéger, ici en envoyant leurs nudes à d'autres hommes…
Le forum est le réceptacle d’une immense misère sexuelle et sentimentale qui s’ajoute à l’isolement social que ressentent beaucoup.
À un moment il faut arrêter d'utiliser l'angle de la misère sexuelle et sentimentale pour expliquer les diverses agressions commises par des hommes.
Les hommes ne sont pas les seuls à ressentir de la misère sexuelle et sentimentale et pourtant on voit pas des groupes de meufs se rassembler en bande pour chouiner qu'elles arrivent pas à se taper des gars ou se mettre à harceler, agresser et violer à tout va.
La misère sexuelle et sentimentale n'est pas une explication à la misogynie.
Dans un pays où on rogne sur les APL, on fait soudainement mine de s’offusquer parce que des étudiantes effectuent des prestations sexuelles contre de l’argent ou en échange d’un logement « gratuit ». À une époque où on flique les chômeurs, où les parents peuvent de moins en moins financer les études de leurs enfants, où les bourses sont compliquées à obtenir, où postuler pour le moindre job étudiant relève du parcours du combattant, où on réclame un bac +5 pour des boulots de merde sous-payés avec des emplois du temps incompatible avec les horaires de cours…
Par où commencer ?
C’est par cette question, ironiquement, que la réflexion s’arrête. Les pas-sexistes, pas-homophobes sont démunis face à ces choses qui leur semblent tellement éloignées de leur pensée qu’ils ne savent pas par quel bout prendre le problème. Et Guillaume est loin d’être le seul à se réveiller un matin en découvrant les oppressions.
Je vous résume vite fais la chose : En décompilant la dernière build de RimWorld et en regardant le code en rapport avec les relations entre personnages on apprend que :
The problem with this model isn’t that it’s flawed. It’s that it’s flawed in a way that perfectly mirrors existing sexist expectations of romance, with such specificity that it is hard to view it as unintentional.
Lors des «35 heures de TPMP», le chroniqueur Jean-Michel Maire a suscité l’indignation après avoir embrassé le sein d’une participante qui avait exprimé son refus à plusieurs reprises. Après cette séquence, de nombreux internautes, mais aussi des élus politiques, ont dénoncé une agression sexuelle et le CSA s’est saisi après avoir reçu des centaines de plaintes.
Lundi, Cyril Hanouna a donc consacré 20 minutes de son émission aux excuses de Jean-Michel Maire. «Parfois je dépasse les bornes dans cette lourdeur et ça peut devenir un geste déplacé et si ce geste a été déplacé comme j’ai pu le comprendre, je m’en excuse une nouvelle fois», a notamment déclaré l’ex-journaliste.
Ce mea culpa télévisé a pourtant rapidement viré en une séquence étonnante où la bande d’Hanouna a longuement tenté de trouver des circonstances atténuantes à Jean-Michel Maire. Mieux, Isabelle Morini-Bosc et d’autres chroniqueurs ont décrété qu’il ne s’agissait pas d’une agression sexuelle et que cela ne méritait absolument pas un dépôt de plainte. C’en était pourtant bien une, comme le rappelle Libération. Voici le parfait manuel pour décrédibiliser et culpabiliser une victime d’agression sexuelle.
"Flavie Flament avoue avoir été violée." Plusieurs médias ont choisi de le formuler ainsi; soit Flavie Flament "avoue" avoir été violée, soit Flavie Flament "avoue" ne se souvenir du viol qu'elle a subi que des années après ce viol... Les mots "confessions", "aveux", "révélations" se répètent, bref, le champ lexical de la culpabilité et de l'accusé qui "passe à table". Mais seuls les coupables se confessent ou avouent! Parler d'un viol que l'on a subi n'est pas faire un aveu. La victime du viol n'a rien à se reprocher, à elle-même. En terme de sémantique, le message envoyé aux lecteurs est "elle avait quelque chose qu'elle a caché, elle vous le révèle". Ou comment inverser la responsabilité du crime dans l'imaginaire collectif...
Le policier qui m’a accueillie sitôt après mon “je viens porter plainte pour viol” m’a dit “si j’étais votre père, je vous flanquerais une paire de claques pour oser sortir habillée ainsi”.
Au commissariat, deux flics ont pris ma déposition, un calvaire : “vous étiez habillée comment ? Vous aviez bu ? Roh c'est pas une gifle que vous avez reçue c'est une tape. Oui mais au début vous vous êtes laissée embrasser, après c'est pas extra de dire non.”
Elles m'ont dit que parfois les hommes avaient des pulsions.
La première défense qu'a eue mon agresseur a été de dire “Elle me provoquait” pendant le rapport psychologique.
Car quand tu “chauffes” un mec, tu ne peux pas te défiler, tu dois comprendre qu'il a des pulsions masculines et que c'est très dur pour lui de s'arrêter quand tu lui dis “non”
“Pourquoi tu n'es pas partie, tu n'avais nulle part où dormir ou quoi?”. En l’occurrence, non, je n'avais nulle part où dormir hormis chez cet homme.
La police m'a d'abord engueulée, pas crue, puis a marqué dans le rapport “j'ai eu la première fois dont je rêvais, comme je l'ai vu au cinéma”
“Pourquoi elle est allée chez lui aussi ? C'est louche” “Franchement elle sait comment il est, elle a elle même fait entrer le loup dans la bergerie”
c'est votre adresse ? C'est une rue à putes ça ! Au fait comment vous payez vos etudes ?
Des pistes pour comprendre pourquoi les femmes réclament rarement justice et/ou réparation quand des hommes les violent.
Le "rapport de force" entre prostituées de rue et les clients restants a "changé", ces derniers ayant désormais "plus de pouvoir", déplore Tim Leicester, coordinateur du Lotus bus de Médecins du monde, qui sillonne Paris pour faire de la prévention auprès des travailleurs et travailleuses du sexe.
Preuve de la "dégradation de leur condition", le nombre de prostituées victimes de violences qu'accompagne MDM a "doublé" en 2016 par rapport à l'an passé, note-t-il
[…]
Tim Leicester, lui, préfère retenir les "campagnes de répression" visant les prostituées parisiennes depuis six mois avec "contrôles d'identité" et envoi en centre de rétention pour celles en situation illégale. Quand la loi devait initialement faire d'elles des "victimes".
Et de tempêter: le volet social du texte n'était qu'un "cache-misère" pour "masquer son véritable objectif : la répression."
Ce n'est une surprise pour personne étant donnée qu'en suivant le modèle abolitionniste suédois on obtient les mêmes résultats.
Le Président de la République a dit vouloir un gouvernement exemplaire, et que : « la lutte contre les violences faites aux femmes est une exigence. »
Et pourtant, le 11 février 2002, monsieur le ministre, vous étiez encore sénateur du Tarn et Garonne, quand votre collaboratrice parlementaire a porté plainte contre vous à la gendarmerie de Toulouse.
Dans le lot de l'assemblée il y a au moins une personne députée qui a du courage.
It is a fact. Gandhi had young women in his ashram, some of them still teenagers, one of them his own grand-niece [Manu Gandhi], sleep naked with him in his bed at night. This was an aspect of Gandhi that I had not read about before, and it surprised me at first. I was researching for my book ‘Sex and Power’ which looks at the history of sex and sexuality in India, and it was important for me to investigate this further.
De nombreux mythes témoignent de deux grands archétypes féminins, qui ne font pas que s'opposer, puisqu'on le verra, on peut assez facilement passer d'un archétype à l'autre (mais l'inverse est en revanche difficilement possible).