Sur l'humour et sa fonction de définir des groupes sociaux.
Un article de plus sur le fameux point Desproges.
À ajouter à la liste à côté de ceux là :
Jean Dujardin n'a pas besoin de citer Desproges pour vous expliquer que la tendance va plutôt à rire AVEC Hubert Bonisseur de la Bath plutôt que rire DE lui. Et ça l'emmerde.
« OSS 117 3 c'est pas dans les papiers parce que je ne suis pas bien sûr que l'humour d'OSS n'est pas propice à l'époque que l'on traverse. Je parle en termes de cynisme, en termes de rire, je ne suis pas sûr que l'on ait les bons rires. Il y a un rire qui est un peu dégueulasse en ce moment. Je pense qu'il faut attendre que cette époque passe. »
Retenez bien cette phrase : « Il y a un rire qui est un peu dégueulasse en ce moment. »
Jessica William à propos du harcèlement de rue.
La dernière fois que j'ai fait une blague sur un privilège qui a heurté un privilégié, j'ai lui ai répondu la chose suivante:
« Bah le prend pas comme ça, c'est une blague, c'est du second degré. De l'humour quoi.
On peut plus rien dire sans que tout de suite tu te mettes à pousser des cris d'orfraie et c'est moi qui ait un problème ?
Oui ça fait bizarre hein de ce prendre cet argumentaire dans la face quand on est la cible d'une blague insultante.
Réfléchit à ce que tu me disais et essaye de rester cohérent.
J'espère que ça en fera réfléchir.
J'aime bien les rires gênés à partir de 3:28. Comme si les gens réalisaient un truc.
« Parce que reconnaître que l’humour est une arme de domination, qu’il peut servir à écraser, à détruire, à exclure, à blesser, est la condition indispensable pour comprendre que l’humour est aussi une arme pour se libérer et s’émanciper. Si l’humour ne compte pas, alors l’humour ne peut pas aider ceux qui souffrent à se sentir mieux, il ne peut pas aider à mettre à bas la domination et le pouvoir, il ne peut pas redéployer les rapports de pouvoir pour montrer que d’autres sont possibles. Affirmer la puissance de l’humour, c’est aussi reconnaître qu’il peut être utilisé à bon ou à mauvais escient. Et laisser à chaque le soin de prendre ses responsabilités. »
Contre le point Desproges qui, tel un Godwin, fini invariablement par surgir à chaque fois qu'un privilégié ne supporte pas qu'on ne rit pas avec lui de son humour oppressif, encore moins qu'on le lui fasse remarquer.
J'ajouterai que comme l'a exprimé un de mes followers sur Twitter dont j'ai oublié le nom "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui" ne veut pas dire qu'on ne peux pas rire du handicap avec un handicapé, du racisme avec un noir ou du sexisme avec une femme mais que votre conscience devrait vous titiller un peu si vous riez du racisme avec un raciste, du handicap avec un validiste ou du sexisme avec un sexiste.
Très probablement, si ces gens la rient avec vous c'est que l'humour dont il est question valide leurs idées discriminatoires. Et vous avez donc un problème.
Je me demande encore comment on peut citer ce réquisitoire en affirmant qu'on peut faire, sans aucun complexe, de l'humour qui fait rire racistes, sexistes et autres intolérants.
Ne faites pas se retourner ce grand homme dans sa tombe en déformant ses idéaux. Ils ne vous fournit pas licence à rire des opprimés autres que vous même.
Avec du Desproges dedans. Comme quoi…
Et pourtant les Pussy Riots se sont esclaffées à l'annonce du verdict de leur procès. 2 ans de « camp »