Lors des «35 heures de TPMP», le chroniqueur Jean-Michel Maire a suscité l’indignation après avoir embrassé le sein d’une participante qui avait exprimé son refus à plusieurs reprises. Après cette séquence, de nombreux internautes, mais aussi des élus politiques, ont dénoncé une agression sexuelle et le CSA s’est saisi après avoir reçu des centaines de plaintes.
Lundi, Cyril Hanouna a donc consacré 20 minutes de son émission aux excuses de Jean-Michel Maire. «Parfois je dépasse les bornes dans cette lourdeur et ça peut devenir un geste déplacé et si ce geste a été déplacé comme j’ai pu le comprendre, je m’en excuse une nouvelle fois», a notamment déclaré l’ex-journaliste.
Ce mea culpa télévisé a pourtant rapidement viré en une séquence étonnante où la bande d’Hanouna a longuement tenté de trouver des circonstances atténuantes à Jean-Michel Maire. Mieux, Isabelle Morini-Bosc et d’autres chroniqueurs ont décrété qu’il ne s’agissait pas d’une agression sexuelle et que cela ne méritait absolument pas un dépôt de plainte. C’en était pourtant bien une, comme le rappelle Libération. Voici le parfait manuel pour décrédibiliser et culpabiliser une victime d’agression sexuelle.
"Flavie Flament avoue avoir été violée." Plusieurs médias ont choisi de le formuler ainsi; soit Flavie Flament "avoue" avoir été violée, soit Flavie Flament "avoue" ne se souvenir du viol qu'elle a subi que des années après ce viol... Les mots "confessions", "aveux", "révélations" se répètent, bref, le champ lexical de la culpabilité et de l'accusé qui "passe à table". Mais seuls les coupables se confessent ou avouent! Parler d'un viol que l'on a subi n'est pas faire un aveu. La victime du viol n'a rien à se reprocher, à elle-même. En terme de sémantique, le message envoyé aux lecteurs est "elle avait quelque chose qu'elle a caché, elle vous le révèle". Ou comment inverser la responsabilité du crime dans l'imaginaire collectif...