C'est exactement le contraire de ce que les premiers féministes pensaient, le contraire de leur combat initial, qui consistait à participer au débat.
Dude, met ton égo de côté 5 minutes.
Le MLF était non-mixte (1970), le WSPU était non mixte (1903) et on ne peut pas nier que ce sont des mouvements d'envergure (le premier a obtenu le droit à l'avortement en France, le second a obtenu le droit de vote des bourgeoises au Royaume-Uni, excusez du peu.)
L'idée que tu te fais de « leur combat initial » est juste fausse. (Arte a un docu pas mal sur les suffragettes qu'il peut être intéressant de regarder pour se rendre compte du décalage entre l'image qu'on se fait d'une lutte passée et la réalité de la dite lutte : Les suffragettes en Angleterre, la lutte pour le droit de vote
Pour une explication sur l'usage de la non mixité, l'article Féminisme et non-mixité des Poupées en Pantalon est pas mal, notamment ce passage :
La non-mixité est une méthode de notre combat. En aucune façon il ne s'agit d'une fin en soi. Les féministes n'ont pas été larguées sur Terre par un planète extraterrestre voulant semer la discorde parmi les êtres humains... Blague à part, nous nous inscrivons tout-e-s dans une société donnée (patriarcale pour ne citer qu'un seul de ses nombreux défauts), et une histoire donnée. Nous sommes tributaires de tout cela. Que nous le voulions ou non! Et le poids de cette culture a une incidence sur les rapports qu'entretiennent les individus dans cette société.
En somme, nous avons beau être féministes, nous avons nous aussi baigné depuis notre naissance dans un monde profondément patriarcal, phallocentré, homophobe (liste non-exhaustive). Notre éducation n'a pas été exempt de ces schémas. Il y a une construction du genre qui commence dans la sphère familiale et continue par la suite dans la société. Ces schémas sont bien intégrés et deviennent des automatismes inconscients. Quand on a toujours entendu que « c'est papa qui décide », on ne voit pas de quel droit maman se mettrait à décider elle aussi...
Nous nous comptons parmi ces individus. Nos rapports dans la société sont également régis par ces schémas. Si la prise de conscience de notre oppression est la première étape de notre émancipation, il est très difficile de se libérer de ces schémas! Pour cela une des méthodes, c'est la non-mixité. Se retrouver entre femmes, c'est à dire entre personnes subissant quotidiennement la même oppression, est un formidable outil de libération de la parole, mais aussi de réflexion sur notre société et de l'oppression spécifique que nous y subissons. C'est aussi un outil d'auto-organisation, et d'élaboration d'une politique extrêmement efficace. C'est important d'avoir des moments où nous pouvons nous retrouver entre nous c'est à dire en l'absence des personnes susceptibles de véhiculer l'idéologie dominante de notre oppression. Les codes sociaux influencent nos comportements et malgré toute la bonne volonté des hommes, eux aussi ont grandi dans une société patriarcale et obéissent (même inconsciemment) à des normes.