Je suis un Agresseur et elle une Victime. Est-il possible que cette catégorisation binaire se soit imposée si facilement parce que je suis trans Ft* et elle fem cisgenre? Parce que certainEs auraient pris l’habitude, paresseuse intellectuellement et politiquement dangereuse, de penser la violence comme induisant nécessairement deux pôles (Agresseur, Victime) constitués en identités fixes ? – Et à qui revient-il alors de distribuer les rôles, sinon à la personne qui parlera la première ? Est-il possible qu’il subsiste, dans nos milieux féministes et queer, quelque chose comme une essentialisation du féminin et du masculin ; se peut-il aussi que certainEs oublient parfois de réfléchir pour suivre le vent où qu’il aille ? Qu’on n’hésite pas longtemps avant de mettre en œuvre l’exclusion d’une personne récemment arrivée dans le milieu, ignorant les conséquences sur sa vie sociale, communautaire, et militante, lorsqu’une autre proclame qu’il en va de sa « survie », et que cette autre dispose d’une petite cour d’admirateurs/trices toujours prêtEs à lui obéir ? L’exclusion systématique et sans appel, nullement inscrite dans une quelconque démarche sur le long terme, alors même que je témoignais d’une volonté de conciliation et de médiation. Et pourquoi m’exclure ? Au fond, personne ne savait. Bienvenue dans un monde « féministe », un monde où les choses ont du sens.