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Le sens commun voit « les mâles » et « les femelles » comme des réalités. Au-delà de la critique de cette représentation naïve, peut-on considérer ces notions comme des catégories de connaissance heuristiques en biologie ? Chez les espèces hermaphrodites, on désigne par « mâle » et « femelle » les organes de la reproduction. On ne parle de « mâles » et de « femelles » – sous-entendu d’individus mâles et femelles – que dans le cas des espèces dioïques/gonochoriques (à « sexes séparés ») où les corps développent en principe un demi-système reproducteur. Cette notice pose la question de savoir si le gonochorisme rend scientifiquement nécessaire la catégorisation mâle/femelle. Elle s’attache en premier lieu à montrer que les catégories mâle/femelle sont des catégories de connaissance très limitées, car les seuls éléments dotés de pertinence classificatoire sont les cellules reproductrices produites par les individus. En second lieu, elle s’interroge sur la pertinence scientifique de classifier les individus par leurs spermatozoïdes et leurs ovules pour rendre compte de la spécificité biologique du gonochorisme. Cette spécificité réside avant tout dans les comportements de sexualité que la séparation des sexes entraîne. Or, les parties sexuelles spécialisées dans la gratification neurosensorielle – si elles peuvent différer par leur forme – ne permettent pas de différencier les individus gonochoriques sur la base d’une fonction biologique.