« Tout ceci me fait beaucoup penser à ce texte de ploum (https://ploum.net/le-cout-de-la-conviction/) :
"Dans une grande majorité des cas, vous découvririez que changer d’opinion n’est pas une option. Ce qui clôt le débat avant même qu’il ait commencé." »
Comme d'habitude avec Ploum le raisonnement est très fortement lacunaire et change complètement de contexte au fil de l'envie pour que la conclusion colle bien avec ce qu'il veut.
Nous avons un présupposé de départ : Un débat consiste à exposer des arguments dans le but de faire changer l'avis de son interlocuteur.
Ce présupposé semble tout à fait valide dans le cas d'une discussion privée entre deux personnes. Et le reste de l'article s'attache à examiner quel est le cout pour une personne de changer d'avis pour conclure que débattre ne sert globalement à rien car le coût est souvent trop élevé pour se donner cette peine.
Soit, je suis assez d'accord jusqu'ici et quand je suis face à face avec un individu ou un groupe d'individus et que chaque participant a son avis sur la question, soit on en arrive vite au fait qu'on est tous à peu près d'accord et on échanges nos idées pour aller plus loin, soit on en arrive tout aussi vite au fait qu'on est d'accord sur le fait qu'on est pas d'accord, qu'il n'y a rien à en tirer et on passe à autre chose.
Cependant, une petite mention au début de l'article place un contexte totalement différent qui change complètement les implications et le but d'un débat : « Mais toutes personne qui a fréquenté un peu les forums de discussion sur Internet. »
Nous ne sommes de fait pas du tout dans le cadre d'une discussion privée entre personnes mais dans celui d'une discussion publique sur Internet.
Ce cadre publique a ceci de différent avec le cadre privé qu'il contient non seulement nos interlocuteurs qui débattent entre eux mais également des observateurs qui seront chacun influencés par le débat en cours.
Il n'est donc plus du tout question de convaincre son interlocuteur car, on l'a vu ce coût de conviction est très rapidement estimable et estimé, mais il est question de convaincre les observateurs.
Observateurs qu'on ne connait pas, qui peuvent suivre le débat en direct comme avec 3 mois de décalage et pour lesquels il est impossible d'établir le « cout de conviction »
Le débat sur Internet ce n'est pas la discussion de comptoir au café ou à la salle de pause avec un nombre de participants et de témoins finis. Et en le considérant comme tel, Ploum est, une fois de plus, à côté de la plaque.