Le policier qui m’a accueillie sitôt après mon “je viens porter plainte pour viol” m’a dit “si j’étais votre père, je vous flanquerais une paire de claques pour oser sortir habillée ainsi”.
Au commissariat, deux flics ont pris ma déposition, un calvaire : “vous étiez habillée comment ? Vous aviez bu ? Roh c'est pas une gifle que vous avez reçue c'est une tape. Oui mais au début vous vous êtes laissée embrasser, après c'est pas extra de dire non.”
Elles m'ont dit que parfois les hommes avaient des pulsions.
La première défense qu'a eue mon agresseur a été de dire “Elle me provoquait” pendant le rapport psychologique.
Car quand tu “chauffes” un mec, tu ne peux pas te défiler, tu dois comprendre qu'il a des pulsions masculines et que c'est très dur pour lui de s'arrêter quand tu lui dis “non”
“Pourquoi tu n'es pas partie, tu n'avais nulle part où dormir ou quoi?”. En l’occurrence, non, je n'avais nulle part où dormir hormis chez cet homme.
La police m'a d'abord engueulée, pas crue, puis a marqué dans le rapport “j'ai eu la première fois dont je rêvais, comme je l'ai vu au cinéma”
“Pourquoi elle est allée chez lui aussi ? C'est louche” “Franchement elle sait comment il est, elle a elle même fait entrer le loup dans la bergerie”
c'est votre adresse ? C'est une rue à putes ça ! Au fait comment vous payez vos etudes ?
Des pistes pour comprendre pourquoi les femmes réclament rarement justice et/ou réparation quand des hommes les violent.