La crédibilité de la parole d’Adèle Haenel est donc le produit de conditions sociales très improbables. L’une des vertus de ce cas exceptionnel est de mettre au jour, en creux, les obstacles structurels qui pèsent sur la prise de parole de la très grande majorité des victimes de violences sexuelles, et sur le traitement (médiatique, politique, juridique…) de ces prises de parole. L’actrice n’a cessé de le répéter : c’est son statut social qui l’a placée en position – et en responsabilité – de parler au nom de celles qui ne peuvent parler ou être entendues.