Il y a quelques jours, on apprenait l'abandon de FirefoxOS. Tristement. On se sent encore frustré, touché par une trahison. […] Ce qu'on sait moins, c'est qu'une quarantaine, 40, de développeurs de FirefoxOS avait quitté le navire pour rejoindre une startup et développer un fork au doux nom de H50S.
Il va sans dire qu'une startup qui débauche une telle équipe de développeurs et qui débloque 100 millions de $ d'investissement ne va pas faire du libre. Ce qui semble se confirmer quand on voit les éléments de langage utilisés : On parle beaucoup de plateforme et d'API « ouverte » mais même les mots « open source » ne sont jamais prononcés.
Alors comment est-ce possible de pomper un logiciel libre développé par une fondation à but non lucratif comme FirefoxOS et d'en sortir un machin propriétaire qui doit rapporter du gros sou au CEO et aux investisseurs ?
Là c'est l'occasion de se pencher un peu sur les licences.
Mozilla a sa propre licence, la Mozilla Public Licence qui serait à l'équilibre entre des MIT, BSD etc. bien ouvertes et les vilaines GPLs toutes contraignantes.
On se gausse du fait que Firefox OS c'est Libre c'est cool. Dans les faits, Firefox OS est sous MPL et la MPL n'est pas une licence copyleft.
Ce qui veut dire qu'il est autorisé de prendre un tel logiciel, de le modifier et d'en sortir une version propriétaire tant qu'on distribue le code source non modifié également.
Et voila la magie et la liberté défendue par les partisans de l'open source : La liberté de s'approprier le code et d'en faire du profit privé.
Vous voyez, Richard Stallman n'est pas quelqu'un de stupide. Quand il a fait la GPL, il s'est bien rendu compte que sans la notion de copyleft sa licence allait juste permettre à des grosses boîte de profiter de développeurs gratuits sans rien avoir à reverser à la communauté.
On en a la preuve ici, Arcadine va pouvoir profiter de tout le travail en amont qui a été fait pendant des années sur Firefox OS, ils vont pouvoir le vendre très rapidement (première démo annoncée pour fin février) et l'améliorer pour leur seul profit après avoir tué le projet d'origine.
Le copyleft c'est la garantie que le logiciel appartient et continuera d'appartenir à tout le monde.